Sybille de Bollardière
Auteure. Romans, récits, poèmes. Atelier d'écriture, photos.
Trieste, l'éxilée
Trieste, 7 mai 2015 (Pour voir les photos, utiliser les flèches, menu déroulant)
...Je suis dans la ville d'Irène, dans sa peau, dans sa maison, dans les rues où je l'ai si souvent imaginée. J'écris à la terrasse de Viva qui me servira de modèle pour le livre. Il est arrivé des Pouilles et comme beaucoup ici, il est tombé amoureux de la ville et y est resté. Tables et chaises en bois, spritz et bière slovène, les couples rient, boivent et discutent sous les façades de la piazzetta Barbacan.
A quoi tient le bonheur à Trieste ? A ce sentiment que tout le monde y est chez soi. C'est une ville exilée pour les nomades en quête d'un port d'attache. Trieste la romaine, l'austro-hongroise, la catholique, l'orthodoxe, la juive, italienne par amour est aussi terre d'asile...
...Trieste le soir quand tous se retrouvent avant le coucher du soleil jusqu'à la nuit tombée, du Molo Audace à la Piazza dell'Unita. Trieste le dimanche matin au mythique café San Marco via Battisti...
Miramar le dernier paradis de l'homme qui voulait absolument être empereur. Un château de carton pâte dans un décor idyllique que Maximilien d'Autriche, frère de l'empereur François-Joseph, habita quelques années avec sa femme Charlotte de Belgique, avant leur départ pour le Mexique et son éxécution le 19 juin 1867.
La sérénissime
Vaporetti bondés, canaux sillonnés de taxis et places boursouflées de touristes, tout le monde le sait, Venise s'abîme et le gouffre où elle s'enfonce est à la mesure des géants qui la convoitent. Pourtant on continue de l'aimer, de s’enivrer de cette eau verte en courant d'une rive à l'autre, d'une exposition à une visite. Venise convoitée, traversée, pillée, récupérée mais ensoleillée et estivale en ce mois de mai.
J'aime Venise de loin, vue de la Giudecca, de S. Georgio ou du Grand Canal, dans ces vues déjà vues où l'on se retrouve soi-même. J'aime Venise dans ses couleurs et ses recoins : les façades du Ghetto* et les jeux des enfants, les iris de la Giudecca, ses somptueux jardins mais je l'aime aussi dans ce qu'elle cache, ce parc puant la vase où les sans abri finissent leur nuit entre une bière et un banc face à la lagune.
*L'année prochaine le ghetto fêtera ses 500 ans.